La place Saint-Lambert







Le centre historique de Liège, c'est la place Saint-Lambert.


Vue obtenue grâce à Bing Maps.


:Vue personnelle (2008) prise au téléobjectif depuis le dernier étage de la Cité administrative.

L'emplacement de la place Saint-Lambert, à l'origine, constitue un site verdoyant que traverse une rivière appelée la Légia, laquelle se jette dans la Meuse qui décrit alors divers méandres capricieux. Des fouilles archéologiques y attestent l'existence d'un site préhistorique, puis d'une villa romaine, et enfin d'un hameau à l'époque franque, au tout début du Moyen Âge (voir cette page consacrée à l'histoire de Liège).

Cliquez ICI pour découvrir, en popup, davantage de renseignements sur les fouilles archéologiques effectuées depuis un siècle dans le sous-sol de la place Saint-Lambert.

C'est dans ce hameau, au cours d'une mission d'évangélisation dans son diocèse, que l'évêque Lambert, du diocèse de Tongres-Maastricht, est assassiné en septembre 705 par les hommes de main d'un seigneur rival.

Le martyre de saint Lambert représenté sur un panneau
peint du XVe siècle



Son successeur, l'évêque Hubert, fait édifier un sanctuaire sur le lieu du drame, pour y recevoir les reliques du martyr. Le site devient un lieu de pélerinage, et la bourgade se développe si rapidement qu'en 720, le siège du diocèse y est transféré : la ville de Liège est née.

 

 

À la fin du Xe siècle, l'évêque Notger reçoit de tels pouvoirs temporels de l'empereur germanique Otton II que Liège devient la capitale d'une principauté épiscopale qui va perdurer jusqu'à la fin du XVIIIe.

Un proverbe exprime l'importance du rôle que ce personnage a joué dans le développement de la ville : « Liège, tu dois Notger au Christ et le reste à Notger ».

Notger, moine originaire de la Souabe germanique et apparenté à l’archevêque de Cologne.


Notger fait bâtir un palais épiscopal et une cathédrale à l'emplacement de l'actuelle place Saint-Lambert. C'est lui aussi qui entoure la cité de remparts.

Dédiée à Saint-Lambert, l'église est consacrée en 1015. Une crypte recueille les reliques du martyr.

Maquette de la cathédrale romane de l'époque notgérienne, réalisée par Gustave Rubl-Hauzeur (1856-1929)

 

La reconstitution ci-dessus présente les bâtiments du culte, mais aussi le cloître où séjourne la communauté des chanoines qui assistent l'évêque dans l'administration du diocèse.

 

Dans la nuit du 28 au 29 avril 1185, un incendie se déclare dans l'une des maisons accolées au cloître. Il se propage rapidement et dévaste le coeur historique de la cité, détruisant une grande partie du complexe religieux et endommageant même le palais.

Place Saint-Lambert, sur le mur à droite de l'Archéoforum, figure une ligne du temps résumant les grandes périodes de la
cathédrale.

On commence immédiatement à reconstruire la cathédrale, dans le style gothique du temps. En 1189, l'avancement des travaux est suffisant pour que l'archevêque de Cologne se déplace pour venir consacrer l'édifice. En 1197, les reliques de saint Lambert, mises à l'abri lors de l'incendie, réintègrent les lieux. Mais désormais, le chantier va s'éterniser par manque d'argent. Des processions sont organisées dans tout le diocèse pour récolter des fonds, et le pape Innocent IV, au XIIIe siècle, accorde même des indulgences à tous ceux qui contribuent au financement des travaux !

En 1391, commence l'édification (à l'emplacement de l'actuel espace Tivoli) d'une tour de 134 mètres, dont le clocher culmine à la même altitude que la colline de Sainte-Walburge. Un veilleur, chaque nuit, s'en sert comme poste d'observation pour repérer le moindre départ de feu.

Au XVe siècle, la cathédrale apparaît comme une splendeur de l'art gothique, comparable en dimensions à Notre-Dame de Paris. En 1468, elle échappera à l'incendie de la ville ordonné par le duc de Bourgogne Charles le Téméraire.

 

Le site de l'actuelle place Saint-Lambert au XVIe siècle.

 
En 1979 (André DRÈZE, 100 vues aériennes d'une ville millénaire).



Voici une représentation de la cathédrale et du palais épiscopal à la fin du XVIIIe siècle :

 


 
Le palais des princes-évêques et la cathédrale Saint-Lambert (gravure de 1734).
 
Le même endroit en 2005.

 
La cathédrale au XVIIIe siècle, vue du palais
 
Le même perspective en 2007.

La gravure ci-dessus à gauche nous montre la place du Vieux Marché, qui séparait autrefois le palais et la cathédrale. Cette esplanade complétait la place du Marché dans sa vocation marchande, la plupart des immeubles servant au commerce. Au Moyen Âge, c'est là aussi qu'avaient lieu les tournois, les concours de tirs à l'arc, les duels judiciaires, les spectacles d'acrobates ou ménestrels...

* * * * *

Les multiples péripéties de la révolution liégeoise (1789-1794) aboutissent à la fin de la principauté de Liège et à son incorporation, en 1795, à la république française.

La destruction de la cathédrale Saint-Lambert débute dès 1794, les révolutionnaires voyant en elle le
« repaire du tyran mitré », le symbole de la puissance abusive de l'Ancien Régime.


 

Ruines de la cathédrale Saint-Lambert (aquarelle de 1815).
 
Echafaudage entoilé (2000-2001) censé représenter le choeur de l'ancienne cathédrale.

Cliquez ICI pour découvrir, en popup, quelques photos prises depuis le sommet de cet échaufaudage commémoratif).


 
Les pylones métalliques implantés place Saint-Lambert symbolisent les colonnes
intérieures de l'ancienne cathédrale.



 

Sur ce tableau représentant Napoléon Bonaparte premier consul ( Ingres, 1804), on aperçoit les coteaux de la citadelle et une partie de la cathédrale Saint-Lambert (en réalité, déjà en ruines à cette époque).
 

Cette inscription « LOIX PUBLIEES DANS LE DEPARTEMENT DE L'OURTE », sur la façade du palais des princes-évêques, rappelle l'appartenance de Liège à la France
de 1795 à 1815.


Le plan ci-dessous a été dressé en 1794 sous le Régime français ; il représente les alentours des ruines de la cathédrale. Les emplacements chiffrés sont actuellement le palais de justice (1), la place Saint-Lambert (2), l'espace Tivoli (3), les grands magasins (Fnac, galeries Saint-Lambert...)(4), la place de la République française (5) et l'îlot Saint-Michel (6) :

 
Photo de 1970 : l'étroite rue Sainte-Ursule (trait rouge) sépare la façade droite du palais d'un pâté d'immeubles.
 
Photo de 2008 : la rue Sainte-Ursule, pourtant toujours signalée sur les cartes routières, fait partie de l'espace vide Tivoli.

* * * * *

Du XIe au début du XIXe siècle, la place n'a donc pas existé réellement, puisque cet endroit a été occupé par diverses cathédrales successivement détruites, reconstruites et agrandies.

Sous le Régime français, l'espace encombré de ruines porte un moment le nom de place Napoléon le Grand. Il est déblayé en 1827, sous le Régime hollandais, et les autorités officialisent le nom de place Saint-Lambert, déjà utilisé par la population.

 

SÉRIE 1 : le palais des princes-évêques.

Depuis que Liège est devenue au VIIIe siècle le siège d'un diocèse, il est logique qu'une résidence épicopale ait existé sur le site de l'actuelle place Saint-Lambert, près de l'endroit où a été assassiné l'évêque martyr à l'origine de la fondation de la ville. On parle déjà d'un palais sous le règne de l'évêque Hartgar (840-855), mais on ignore tout de l'aspect que devait présenter cette construction, détruite vraisemblablement par les Normands en 881.

L'évêque Éracle (959-971) se rappelle que c'est la Meuse, au siècle précédent, qui a amené les envahisseurs normands. Cette Meuse dont les crues, régulièrement, inondent les îlots de la cité. Les hauteurs du « publicus mons » (la « montagne publique », aujourd'hui le « Publémont »), colline occidentale de la ville, lui paraissent un site « abrupt et rassurant ». C'est là qu'il rêve d'installer son palais et une cathédrale dédiée à saint Lambert.

 

Le rêve d'Éracle tel qu'imaginé dans la bande dessinée « Pays de Liège, vie d’une Église » (DUSART/VINK, ISCP-CDD, Lg 1984).

L'église dont Éracle ordonne la construction sur le Publémont, en 965, ne deviendra pas la cathédrale de Liège, mais la basilique Saint-Martin.

Notger (972-1008), contrairement à son prédécesseur, veut faire battre le coeur de la cité dans la vallée, à l'emplacement de l'actuelle place Saint-Lambert. Il y fait construire une cathédrale (cf. plus haut) et un palais digne de son rang de prince-évêque, à la fois forteresse, résidence et siège administratif. Le bâtiment est probablement construit en colombage, sur un niveau de pierre.

Ce palais notgérien, considérablement agrandi sous le règne de Henri de Leez, subit d'importants dommages lors de l'incendie qui ravage la cathédrale et ses alentours en 1185. La restauration des lieux se prolonge jusqu'à l'époque de Hugues de Pierrepont (1200-1229). L'ensemble comporte trois cours, la première flanquée de tours.

L'occupation bourguignonne de 1467 à 1477, puis la guerre civile qui déchire la cité de 1482 à 1492 (à la suite de l'assassinat du prince-évêque Louis de Bourbon par Guillaume de la Marck, le « sanglier des Ardennes »), ont fortement détérioré la résidence épiscopale, qui tombe véritablement en ruines. Comble de malheur, un incendie éclate en novembre 1505.

C'est le prince-évêque Erard de la Marck (1505-1538) qui entame la reconstruction du palais, chantier qui va durer de 1526 à 1536. Le plan rappelle un peu celui du château de Romorantin dessiné par Léonard de Vinci pour François 1er (dessin ci-contre), et l'influence italienne est incontestable.
 

L'œuvre d’Erard de la Marck est poursuivie par ses successeurs. En 1615, le chroniqueur tournaisien Philippe de Hurges, grand voyageur de passage à Liège, n'hésitera pas écrire que « la nouvelle demeure est plus accomplye que n'est le Louvre et que ne sont les Tuileries » !

 

Le palais des princes-évêques en 1649.
 
Au début du XXIe siècle.
Une vue obtenue grâce à Live Search Maps de Microsoft.

Au XVIIe siècle pourtant, exemple donné par Ernest de Bavière dès la fin de son règne (1581-1612), les princes-évêques délaissent de plus en plus le siège épiscopal en faveur de leurs résidences allemandes, et le bâtiment, ainsi que ses cours et jardins, « livrés à l'abandon, présentent un aspect triste et lamentable».

Le XVIe siècle est aussi marqué par l'opposition entre les Chiroux, partisans du renforcement du pouvoir princier, et les Grignoux, partisans de libertés communales accrues. À plusieurs reprises, les affrontements entre ces deux clans proquent des mises à sac à l'intérieur du palais épicopal.

En mars 1734, un violent incendie ravage la façade sud du palais et des habitations qui lui sont contiguës. Le prince-évêque Georges-Louis de Berghes, soucieux de rendre sa grandeur au pays de Liège, confie la restauration du bâtiment à l'architecte bruxellois Jean-André Anneessens.

La façade de style Louis XIV-Régence, imaginée par Anneessens, est toujours celle que présente le palais du côté de la place Saint-Lambert.


Ce sont les armoiries du prince-évêque Georges-Louis de Berghes qui surmontent l'entrée de la première cour du palais.

 


À la suite de la révolution liégeoise et de l'intégration de la principauté de Liège à la France, le palais subit pillages et dégradations. Il subsiste néanmoins (contrairement à la cathédrale Saint-Lambert), et les Régimes français puis hollandais le réquisitionnent pour abriter leur administration.

 

Ce tableau peint en 1878 par Charles Soubre (musée de l'Art wallon Liège) montre l'avocat liégeois Charles Rogier et les volontaires qui se joignent à lui, dans le cadre de la Révolution belge de 1830, pour aller combattre à Bruxelles contre les Hollandais. La scène se déroule dans la cour du palais des princes-évêques, pour insister sur l'origine de ces patriotes.

Après 1830, la Belgique devenue indépendante, le bâtiment est affecté aux services de la justice.


La façade méridionale du palais de justice vers 1830, vers 1870, puis en 2003 :

 
La photographie ci-contre (vers 1870) a été prise sur plaque de verre et tirée sur papier albuminé. Elle m'a été fournie par Monsieur Robert Thonnard.

 
La première cour du palais dans les années 1830, siège d'un marché quotidien.
 
Le même endroit en 2006, avec un parking réservé aux instances officielles.

   
Les marchands de draps
en 1833.
   

Les préparatifs des fêtes de Wallonie en septembre 2003.


 
En 1912.
 
En 2008.

 

Les 60 colonnes de la première cour, remontant au XVIe siècle, sont ornées de décors exubérants, tous différents !
 
Ces colonnes ont nécessité d'importantes réparations dans la seconde moitié du XXème siècle. Des fragments originaux non réutilisés se retrouvent dans ces reconstitutions qui ornent la cour intérieure du domaine militaire Saint-Laurent.

* * * * *

De 1849 à 1853 , une nouvelle aile est ajoutée au palais, dans un style s'inspirant de l'ensemble, pour y loger les bureaux du gouvernement provincial. Il s'agit de la façade occidentale que l'on découvre en descendant de Saint-Martin et du Cadran. Elle est l'oeuvre de l'architecte Jean-Charles Delsaux.

De nombreuses sculptures, de 1879 à 1884, rehausseront la décoration de cette nouvelle façade.

 

 
Au tout début du XXe siècle.
 
En février 2007.



SÉRIE 2 : la place Saint-Lambert en direction du palais.

 
En 1900.
 
En 1905.

 
Carte affranchie en 1930, mais datant des années 1920.
 
En 2007 depuis la verrière des galeries Saint-Lambert.

 
À la charnière des années 1950 et 60.
 
En 2007.

 
Dans les années 1950.

À la fin des années 1960, la mode en matière d'urbanisme est de détruire, pour remplacer par du moderne et privilégier la circulation automobile. Des quartiers entiers sont défigurés, et la place Saint-Lambert n'échappe à cette frénésie.

Dès le milieu des années 1970, la place et ses environs sont saccagés, les bulldozers et pelleteuses se lançant à l'assaut de divers endroits chers aux Liégeois. Puis les désaccords politiques et les projets successifs, les problèmes financiers, les mécontentements populaires, vont entraîner, pendant près de trois décennies, ce qu'on a surnommé « la saga du trou béant » de la place Saint-Lambert.

 
Au milieu des années 1970.
 
En 1982.

Cette photo aérienne de 1979 (André DRÈZE, 100 vues aériennes d'une ville millénaire) montre suffisamment l'ampleur du ravage.

Cliquez ICI pour découvrir, en popup, des photos de la place Saint-Lambert et de ses environs en 1970, avant que ne commencent les irrémédiables destructions.



SÉRIE 3 : du côté de l'ancien théâtre du Gymnase.

Sur la carte postale ci-contre, du début du XXe siècle, le cercle entoure le théâtre du Gymnase, qui a marqué la vue culturelle liégeoise de 1868 à 1975.
 

En 1904.

Au milieu des années 1970.

 
Sur cette carte du debut des années 1930, les passants sont fascinés par le charmeur de pigeons !
 
Fin juillet 2008. C'est le ministre Michel Daerden qui attire l'attention en participant à une émission TV dans la cadre du « Beau vélo de Ravel ».

 
Dans les années 1950.
 
En 2007.

 
Dans les années 1960 et 1970.

Le théâtre du Gymnase et ses alentours ne survivront pas aux démolitions de la fin des années 1970.

 
Le théâtre du Gymnase vit ses derniers moments dès 1975.
 
Le chancre urbain en 2004.

Octobre 2006. Commencé en septembre 2005, le chantier de l'extension du palais de justice progresse considérablement. Consultez les rubriques « Gare du Palais » et « Pierreuse » pour davantage de renseignements à ce sujet.

 
En mars 2007.
 
En août 2008.



SÉRIE 4 : la place du côté de l'ancien Grand Bazar.

C'est en 1884 qu'Auguste Thiriard (parfois écrit Thiriart) acquiert le bâtiment de la banque Dubois de Mélotte de Noirdans. Il réaménage les lieux, faisant notamment construire, sur l'avant-cour, une façade métallique vitrée à l'étage et surmontée d'un fronton qui porte ses initiales. En 1885, il y ouvre un grand magasin, et comme on y vend de tout, il l'appelle le « Grand Bazar ».

 
La banque Dubois avant 1884.
 
La façade métallique dès 1885.

 
En 1895.
 
Au milieu des années 1970.

 
Le grand Bazar vers 1900.
 
Les galeries commerciales Saint-Lambert lors de l'inauguration en septembre 2004.

 
De 1885 à 1900.
 
En 2005.

En 1900, vu le succès croissant, le commerce s'agrandit dans l'immeuble situé à sa gauche, hôtel particulier conçu en 1853 par l'architecte Jean-Pierre Cluysenaer, qui s'est inspirée du palais des Procuraties de Venise.

En 1904, alors qu'on se prépare pour l'Exposition universelle de 1905, la façade métallique, ainsi que la bâtisse à sa droite, sont démolies et reconstruites par l'architecte Arthur Snyers dans le style néo-Renaissance vénitien de l'ensemble.

 

 
Le Grand Bazar agrandi dans la première décennie du XXe siècle.
 
La façade, classée depuis 1985, a été restaurée en 2003-2004, le bâtiment comprenant des magasins au rez-de-chaussée et des lofts dans les étages.

Le Grand Bazar s'étend encore en 1950, du côté de la rue Gérardrie, mais cette fois, c'est le modernisme qui prévaut.

 
Le Grand Bazar dans les années 1930.
 
Le Grand Bazar en 1950.

 
Le Grand Bazar du temps de sa plendeur dans les années 1950-60.
 
2003 : seule la façade classée subsiste pendant les transformations du bâtiment et la construction des galeries Saint-Lambert.


Cliquez ICI pour ouvrir, en popup, une galerie de photos concernant la construction des galeries Saint-Lambert.


 
Au tout début du XXe siècle.
 
Dans les années 1930.

 
Dans les années 1950.
 
Pendant les rénovations de 2004.

 
À la fin des années 1950.
 
Le piétonnier en 2006.

 
Le mythique Grand Bazar a fermé ses portes en juin 1977 ; son enseigne a été démontée deux ans plus tard.



SÉRIE 5 : la place vue du square Notger.

De la fin du XIXe siècle au milieu des années 1970, un petit parc nommé le square Notger (du nom de premier prince-évêque à la fin du XXe siècle) a agrémenté les abords de la gare du palais et de la façade occidentale du palais (gouvernement provincial). Cet écrin de verdure n'a pas survécu au plan de réaménagement qui a modifié la place Saint-Lambert et ses alentours à la fin du XXe siècle.

Découvrez davantage de renseignements concernant cet endroit en consultant la page consacrée à la gare du Palais.

 
Carte postale du début du XXème siècle : le square Notger (1), la gare du Palais (2) et le palais provincial (3). À l'arrière-plan : la colline de Pierreuse et les coteaux de la Citadelle.
 
Photo de 2008, pendant les travaux d'extension des services de la justice. On aperçoit encore une partie de la façade historique du palais, mais le site de Pierreuse est masqué par les immeubles modernes !

À côté du square Notger, un large escalier (les degrés Saint-Pierre) permettait aux piétons, en provenance du Publémont (Mont Saint-Martin), de descendre place Saint-Lambert.

 
Les degrés Saint-Pierre peu de temps avant leur disparition à la fin des années 1970.
 
Le même endroit en 2007.

 

La place Saint-Lambert vue des degrés Saint-Pierre au tout début du XXe siècle.
 
Au milieu des années 1970.



 

Au tout début du XXe siècle.
 
Au début des années 1980.

 

Au début du XXe siècle.
 
En 2003 ( avec le chapiteau de l'exposition Simenon sur l'espace Tivoli ).



SÉRIE 6 : du côté de l'espace Tivoli.

On appelle l'espace Tivoli, cette aire poussièreuse qui sépare la place Saint-Lambert
de la place du Marché.

L'espace Tivoli vu de la place Saint-Lambert.

L'espace Tivoli vu de la place du Marché.

À la fin du XVIIIe siècle, cet endroit est occupé par le chœur de la cathédrale Saint-Lambert (cf. plus haut), avec la grande tour de 134 mètres, dont la démolition a été mise en adjudication en 1795. Les tours reconstituées en 2000-2001 étaient en réalité situées à l’opposé, devant l’entrée actuelle de la cour du Palais ; elles ont été définitivement abattues en 1803.

 
La cathédrale Saint-Lambert au milieu du XVIIe siècle (la flèche désignant la haute tour et donc l'espace Tivoli actuel).
 
Dessin de la reconstitution entoilée , en 2000-2001, de la partie inférieure des deux tours d'entrée.

Ce n'est pourtant pas du souvenir de l'ancienne cathédrale que provient l'appellation « Tivoli » ! Ce nom est tout simplement celui d'une importante brasserie-restaurant qui se trouvait là au XXe
siècle : un établissement de luxe évoquant un lieu de villégiature au nord-est de Rome, où la villa d'Este est considérée comme un des plus beaux exemples de jardins de la Renaissance.

 

Le café-restaurant Tivoli-Bourse (1971), au rez-de-chaussée du bâtiment que surmonte la publicité Croix Blanche.

 

Les deux îlots que l'on aperçoit sur la photo ci-contre étaient principalement voués au secteur Horeca. La rue qui les séparait, bien qu'étroite et courte (la flèche), s'appelait la rue Général Jacques. Le tout a été rasé à la fin des années 1970, préparatoirement à la saga des « grands travaux » de la place Saint-Lambert.


Photo de 1979 (André DRÈZE, 100 vues aériennes d'une ville millénaire) : des fouilles archéologiques ont lieu sur le site de l'îlot Tivoli démoli.

 


L'immeuble dont on se souvient sous le nom de Tivoli a été construit en 1828 pour abriter les locaux de la Société militaire (une association créée en 1822 et gérée par une commission réunissant pour moitié des militaires et moitié des bourgeois).

La Société militaire en 1878, année où on l'agrémente de balcons et d'un imposant fronton sculpté. Remarquez les trams à traction chevaline, en fonction depuis 1871.

Le même endroit cers 1905. À droite de la « Maison Militaire », comme l'appellent alors les gens, c'est la rue de Bex qui mène place du Marché (du nom de Pierre de Bex (1594-1651), Grignoux notoire, bourgmestre décapité pour s'être opposé au prince-évêque Maximilien de Bavière).

 
La Société militaire vers 1905.
 
Le Tivoli au milieu des années 1970.

 
Au tout début du XXe siècle.
 
Un parking au début des années 1980.

 
En 1913.
 
Le même endroit en 2003.

En 1919, la ville de Liège rachète le bâtiment pour y installer la Bourse du travail
et plusieurs services de l'administration communale. Ce sont aussi les débuts, au rez-de-chaussée, de la brasserie-restaurant baptisée le « Tivoli ».

 
Le Tivoli en 1930, année du centenaire de l'indépendance de la Belgique et de l'exposition internationale de Liège.
 
Le Tivoli dans les années 1960, avec la brasserie au rez-de-chaussée et l'office du tourisme du côté de la rue Royale.

L'espace Tivoli en 2008, toujours en attente de son destin :



Que va devenir le site ?

L'expérience de la cathédrale de toile, en 2000-2001, a démontré qu'il ne serait pas judicieux, à l'avenir, de séparer à nouveau les places Saint-Lambert et du Marché par un bâtiment imposant.

Les autorités communales rêvent d'un projet architectural novateur, à vocation touristique et culturelle, avec une nouvelle entrée pour l'Archéoforum et un espace modulable capable d'accueillir des activités festives ponctuelles.

En attendant, l'endroit sert épisodiquement pour l'une ou l'autre exposition ou manifestation folklorique, comme le village de Noël :


 

Cliquez sur ce logo pour accéder au site officiel de l'organisation :




SÉRIE 7 : du côté de la rue Léopold.

 

Les maisons de la place Saint-Lambert qui disparaîtront dès 1876 pour permettre le percement de la rue Léopold.

À l'arrière de ces immeubles, c'est l'ancien quartier de la Madeleine, aux rues étroites, populeuses et malsaines (une épidémie de choléra y a fait des ravages en 1849).


 

 

En 1860, une petite place publique est aménagée à l'emplacement des ruines de l'église. Elle disparaîtra à la suite du percement de la rue Léopold

 

 

 

Ce quartier tire son nom d'une église dédiée à sainte Madeleine, probablement installée là depuis le XIIe siècle. Désaffecté depuis les événements révolutionnaires de la fin du XVIIIe siècle, l'édifice est détruit par un incendie en 1859.

 

 


 
Le début des démolitions (1875-76) à l'emplacement où s'ouvre aujourd'hui la rue Léopold.
 
Le même endroit en 2003.


 
Le quartier de la Madeleine pendant les démolitions en 1877. On aperçoit l'église Sainte-Catherine, dont la façade se trouve en Neuvice. La rue Léopold, de nos jours, traverse les lieux.

 
L'actuelle rue de la Madeleine, qui s'ouvre face à la gare des bus, rappelle l'origine de l'ancien quartier. Cette rue est connue de nos jours pour ses restaurants méridionaux ; à la fin du XIXe siècle, elle était réputée pour ses « fritures », les premières de Liège !

 
Le percement de la rue Léopold en 1877, baptisée ainsi pour rendre hommage au fondateur de la dysnatie royale belge (Léopold 1er de Saxe Cobourg Gotha, au pouvoir de 1831 à 1865).
 

La rue Léopold en septembre 2003. Jadis bourgeoise, elle est devenue une artère très cosmopolite, avec de nombreux bâtiments délabrés livrés au commerce des
« marchands de sommeil ».


 

La rue Léopold (vue colorisée) à la fin du XIXe ou tout début du XXe siècle.

La nouvelle artère est bordée d'immeubles cossus, habités par des notables et bourgeois fortunés. Le style des immeubles, avec les balcons en fer forgé, cherche à évoquer les grands boulevards parisiens.


La rue Léopold en 1905. Dans le fond, on aperçoit l'église Saint-Pholien en Outremeuse, au-delà du pont des Arches, quatrième du nom, inauguré en 1860.

 
Au tout début du XXe siècle.

 
En 1927.

 
Au début du XXe siècle. Depuis 1878, le bâtiment au coin de la rue Léopold et de la rue de Bex s'appelle le « Drapeau belge ». Il s'agit d'un magasin de tissus.

 
Dans les années 1960; l'immeuble devient un Delhaize ; il sera détruit dans les années 1980 pour être remplacé une décennie plus tard par un bâtiment plus moderne.

En 1985, lors des chamboulements qui ont marqué la saga de la place Saint-lambert.

En 2006.

Davantage de renseignements sur le percement de la rue Léopold sur le blog « Histoires de Liège ».



SÉRIE 8 : du côté de l'îlot Saint-Michel.

Au bas de l'actuel îlot Saint-Michel, existait autrefois une petite place appelée « Verte » puis « Foch ».


 
Les trams dans les années 1930.
 
Un trolley et un bus au début des années 1960.

Davantage de renseignements figurent dans la page consacrée à l'îlot Saint-Michel.



SÉRIE 9

 
L'arrivée des troupes allemandes
en mai 1940.
 
Le même endroit en mars 2007.

 
L'arrivée des libérateurs américains
en septembre 1944.
 
Le même endroit en octobre 2003.



SÉRIE 10

 
Le petit avion de la place
Saint-Lambert en 1948 (Eh oui, c'est moi !).
 
Le petit avion « new look »,
avec Tchanchès et Nanèsse.

Tchantchès, plus qu'une marionnette, est le héros emblématique de la cité de Liège. Découvrez sa légende en cliquant sur la photo ci-dessous :


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