Le premier pont des Arches : Le
chroniqueur liégeois Jean d’Outremeuse (1338-1400) situe
en 811 la construction d'un premier pont de bois sur la Meuse. Il
en attribue le mérite à Ogier le Danois, baron de Charlemagne. De façon avérée, le premier pont des Arches date du début du XIème siècle, sous le règne du prince-évêque Réginard (1025-1038). Il se situe alors à la hauteur de la rue du Pont, qui lui doit son nom, pour mener à la chaussée des Prés en Outremeuse. L'ouvrage « tout de pierre », construit en grès houiller, est composé de sept arches, qui expliquent son appellation.
Sur le dessin ci-dessus, on remarque une tour crénélée participant au système défensif de la cité, ainsi qu'une arche en bois facilement démontable en cas de menace d'invasion. Ce qui n'apparaît pas, c'est que le pont, à cette époque, est bordé latéralement de maisons destinées à l'artisanat et au commerce.
Ce
premier pont, après avoir résisté quatre siècles,
a été emporté en 1409 à la suite d'une
débâcle excessive. Le deuxième pont des Arches : La construction du deuxième pont des Arches, sous le règne de Jean de Heinsberg, traîne de 1424 à 1446, à la suite de nombreux problèmes financiers. Le nouvel ouvrage est établi cette fois à la hauteur de la rue Neuvice. Endommagé lors du sac de la cité, en 1468, par les hordes de Charles le Téméraire, il sera réparé vers 1477.
Le « Mâle Governe » est démoli en 1612 parce qu'il entrave la circulation et nuit à la solidité de l'ensemble. Mais de plus en plus de constructions surchargent le tablier et fragilisent les piles, dans lesquelles on creuse des caves. En 1643, une importante crue de la Meuse inonde la ville basse et emporte l'édifice. Une passerelle de bateaux est provisoirement installée, mais on envisage une reconstrruction dès 1645.
Pour
financer le troisième pont des Arches, on lève de nombreuses
taxes, dont des impôts sur les foyers et sur la bière.
Les
travaux commencent en 1648 pour se terminer en 1657 ; ils rétablissent
le pont à son emplacement initial.
Quand la principauté de Liège est réunie à la France (1795), le pont va s'appeler le pont de la Victoire, pour commémorer la victoire française sur les troupes autrichiennes appelées en renfort par le prince-évêque Hoensbroeck. Il gardera cette appellation jusqu'en 1815, quand la défaite de Napoléon à Waterloo puis les décisions du Congrès de Vienne entraînent le rattachement de la Belgique aux Pays-Bas.
À remarquer le profil du pont en dos d'âne. Dans le sens de la montée, il faut parfois l'aide de chevaux pour hisser les lourdes charrettes ; en descente, ce sont des gamins qui ralentissent les véhicules en leur « mettant des bâtons dans les roues ».
Le quatrième pont des Arches : De 1853 à 1863, on entreprend de gigantesques travaux pour rectifier le tracé de la Meuse et créer la Dérivation (cf. la rubrique « Grands boulevards »).
C'est le 29 octobre 1860 que le quatrième pont des Arches est inauguré par le roi Léopold 1er (une tentative de le rebaptiser « pont Léopold » a d'ailleurs échoué). Le nouvel ouvrage est composé de cinq arches, et huit statues ornent les piles : quatre représentent la Meuse et ses affluents ; les quatre autres constituent des allégories de l´agriculture, du commerce, de l´industrie et de la navigation. Dans
l'axe du pont, la rue Léopold est percée dès
1876. Cette élégante artère rectiligne remplace
le
Le 6 août 1914, les troupes du génie détruisent le pont des Arches pour freiner l'avance des troupes allemandes, mais l'ennemi établit un pont de bateaux afin d´assurer la liaison entre les deux rives du fleuve.
Le cinquième pont des Arches :
L´ouvrage, une structure métallique composée de trois arches, est achevé pour l´exposition internationale de 1930. Sur ses piles, on dispose des statues récupérées du pont précédent.
En 1940, ce pont est détruit dans l'espoir, à nouveau, de ralentir l'invasion allemande. De 1940 à 48, il sera remplacé par un pont de bois provisoire installé à la hauteur du quai de la Goffe.
Le sixième pont des Arches : Le
sixième pont des Arches est ouvert à la circulation
depuis 1947
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