La
ferme de la Vache et les terrains de Favechamps
Repérons-nous
sur la carte satellitaire Google Earth:
1. Le palais des princes-évêques et la place du Marché.
2. La gare du Palais
3. L'ancien hôpital des Anglais, qui, restauré, sert
de siège, depuis 1999, à deux directions régionales
de la Région Wallonne.
4. La montagne Sainte-Walburge.
5. Le site « Agora », qui a remplacé l'hôpital
psychiatrique de la Volière en 2003.
6. La rue Pierreuse et la ferme de la Vache.
7. L'espace champêtre de Favechamps.
8. Le CHR de la Citadelle.

Favechamps,
c'est un coin de « résistance rurale » en pleine
zone urbaine, situé sur la colline escarpée qui monte
vers la Citadelle, entre la montagne Sainte-Walburge et la rue Pierreuse.
Sur cette gravure de Remacle Le Loup (fin XVIIIe siècle), on
aperçoit les jardins et vergers du collège des jésuites
anglais, établis sur les terrains de Favechamps depuis
le début du XVIIe :

Le
nom « Favechamps » viendrait de « champs de fèves
», explication plausible vu la présence de cultures maraîchères
sur ces coteaux.
En
1613, des jésuites anglais, chassés de leur
pays à la suite de persécutions religieuses,
s’installent à Liège, près des
remparts de la cité, dans un terrain appelé
Favechamps.
Le collège des jésuites anglais est fondé
en 1614, avec l’aide financière des familles
nobles et catholiques d’Angleterre, qui font construire
à l'étranger, pour leurs enfants, des établissements
d'instruction conformes à leurs principes spirituels.
Les bâtiments conventuels sont achevés en 1616
et l’église en 1617.
Les religieux enseignent la philosophie, la théologie,
les sciences, les mathématiques et l’astronomie.
L'établissement, de grande renommée, prospère
jusqu’en 1773, date de la suppression de l’ordre
des jésuites par la bulle du pape Clément XIV.
C'est le prince-évêque François-Charles
de Velbrück, (1772-1784) qui fait rétablir le
collège en lui attribuant une autre appellation : l’Académie
anglaise, que fréquentent des élèves
de diverses nationalités : allemande, écossaise,
anglaise, irlandaise et française...
En 1794, à la suite des révolutions française
et liégeoise, les religieux anglais fuient les lieux,
que l'on transforme d'abord en caserne. Les bâtiments
subiront diverses affectations avant de devenir, en 1880,
un hôpital créé au départ pour
les indigents.
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La
montagne Sainte-Walburge en 1822. Derrière le rempart,
à gauche, ce sont les terrains de Favechamps et plus
bas le collège des jésuites anglais : |
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Le
même endroit en 2002 : |
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L'hôpital
des Anglais (il a conservé ce nom de ses origines historiques)
ferme en 1984. Le CPAS de Liège met le bien en vente, car il
ne peut s'en occuper. Les bâtiments se dégradent, abandonnés
au vol et au vandalisme.
Acquis
par la Région wallonne dans l'intention d'y installer des bureaux,
le complexe est restauré de 1997 à 1999.
Ci-dessous,
une photo de juin 2006. Dans le fond : l'ancien hôpital
des Anglais restauré. À droite, la façade de l'ancienne
école Hocheporte. Le quartier connaît de grands
travaux de réaménagement urbain. |
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Mais
revenons-en à la rue Pierreuse :

Au
113, par l'entrée de la ferme de la Vache, on peut accéder
au sentier de Favechamps :


La
ferme de la Vache et ses jardins maraîchers :



À
l'arrière des terrains maraîchers de la ferme de la Vache,
on peut apercevoir les bâtiments du site « Agora »,
le nouveau complexe psychiatrique qui a remplacé l'hôpital
de la Volière (l'entrée de cet établissement
de soins se trouve montagne Sainte-Walburge) :

À
la découverte pédestre de Favechamps :



Le
site de Favechamps est également accessible par le
haut de la colline, grâce à un petit sentier qui démarre
chemin de la Citadelle, entre Pierreuse et la montagne
Sainte-Walburge :


Ce
sentier étroit se trouve dans les feuillages que l'on aperçoit
au-dessus de ce mur de la montagne Sainte-Walburge :

Quand
il s'élargit, il permet au promeneur de découvrir, au-delà
des prairies et vergers, un superbe panorama de la ville :


On
peut ainsi profiter du charme champêtre à deux pas des
zones urbaines :


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1468.
Charles le Téméraire s'apprête à détruire
la ville de Liège. Tout le monde connaît l'épopée
des six cents Franchimontois, qui attaquent les troupes bourgignonnes
sur les hauteurs de la Citadelle.
Contrairement
à la légende, propagée par Philippe de Commines,
chroniqueur de l'époque, ces courageux patriotes (qui n'étaient
probablement pas six cents et pas tous de Franchimont) n'ont jamais
escaladé la montagne de Bueren ; ils ont accédé
au campement bourguignon par Favechamps et les hauteurs de Pierreuse.
Vignettes
extraites de la bande dessinée « Les aventures
du pays de Liège », éditée en 1980
par la CGER (devenue Fortis), à l'occasion du millénaire
de la principauté de Liège : |
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D'ailleurs,
la montagne de Bueren ne date que de la fin du XIXe siècle.
Elle a été construite pour permettre aux soldats
de la citadelle de descendre en ville sans passer par Pierreuse,
rue que les autorités militaires jugeaient mal fréquentée.
La
montagne de Bueren au tout début du XXe siècle.
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Cette
volée d'escaliers porte le nom de Vincent de Bueren (1440-1505),
un des chefs de l'insurrection liégeoise contre Charles le
Téméraire.
On
croit souvent que la montagne de Bueren comporte six cents marches.
Par analogie, bien sûr, aux six cents Franchimontois... En réalité,
l'escalier n'en compte que trois cent septante-quatre.